Dans un Londres futuriste où se croisent mafieux peu commodes et milices avides, une journaliste enquête secrètement: pourquoi des immigrés illégaux disparaissent-ils du camp où ils sont enfermés? Et cette journaliste ne cache-t-elle pas elle-même un ou deux secrets?
Complexe tâche que de faire tenir un univers issu d’un jeu vidéo dans une bande dessinée. Tout comme pour les jeux vidéo adaptés au cinéma, le risque est de trop en faire, ou pas assez. Trop fidèle, et le média secondaire perd ce qui fait sa force, le spectateur ou le lecteur se retrouve à regarder un objet qui ressemble vaguement à jeu vidéo, mais auquel il ne peut pas jouer. Pas assez fidèle, et les fans hurlent à la trahison. Les adaptations ratées de jeux vidéos sont légion.
Watchdogs Legion est à classer dans la catégorie des adaptations plutôt réussies. Cette histoire en deux tomes (tome 1 sortie en décembre 2020, tome 2 à venir) fait plonger le néophyte dans l’univers du jeu sans le perdre, et satisfait aussi le joueur déjà fan de la licence Watchdogs d’Ubisoft. Normal: aux commandes du scénario, rien de moins que Sylvain Runberg, auteur reconnu et fin connaisseur des univers de science-fiction, que ce soit dans l’anticipation (Drones, On Mars, Optic Squad…), le post-apocalyptique (Les dominants, Le règne) ou le space-opéra (Kokaaburra, Warship Jolly Roger) – ou dans le mélange de tout cela (Orbital).
Côté dessin, c’est Gabriel Germain qui assure le spectacle, avec un trait très proche des comics américains. Le résultat: une ambiance No Futur très réussie, qui permet de découvrir l’univers Watchdogs à travers une histoire inédite, qui sera bouclée en deux volets.
Watchdogs legion Tome 1: Underground Resistance, par Sylvain Runberg et Gabriel Germain, Glénat
Illustration principale © Sylvain Runberg / Gabriel Germain / Glénat / Ubisoft