Beaucoup de bruit pour pas grand chose... En fait d'influences manga et comics que l'on peine a retrouver, tant le style moderne franco-belge est prégnant, c'est surtout une évolution de la BD de SF comme on pouvait la lire dans les années 70-80 (voir "Le Vagabond des Limbes", Moebius, etc.). L'univers n'est pas inintéressant mais même à la toute fin du siècle dernier, c'était déjà du réchauffé, vu, revu et remâché... Plus embêtant, rien n'est vraiment développé. Ça se laisse lire gentiment et on ne peut pas dire qu'il n'y a pas un certain savoir-faire dans le découpage, le dessin et la mise en scène ; cependant, cela ne sauraient combler les manques et imperfections d'un scénario qui n'est finalement qu'un prétexte à formuler des critiques simplistes pour "Che Guevara des Grands Boulevards" (problème récurent dans la BD franco-belge d'ailleurs) sur la religion et le consumérisme. Tout est exposé avec la finesse d'un déménageur sous perfu' de jaja : la caricature poussé à l'extrême avec l'envie de faire du Hara Kiri mais sans réelle réflexion. Bon, en même temps, ça cadre avec l'avant-propos des auteurs qui déclarent le plus sérieusement du monde qu'à l'approche de l'an 2000, leur plus grande peur pour le monde "c'est Walt Disney et l'église catholique"... En voilà deux qui devaient vraiment avoir des vies formidablement douillettes pour que ce soient leurs plus grandes craintes ! A une époque où les Balkans étaient à feu et à sang, le Rwanda idem, la secte Moon, les attentats des métro de Tokyo et Paris, l'Irak, les conséquences de la chute de l'URSS, j'en passe et des pas meilleures ! Bref, si on peut encore tenter de se raccrocher au sujet de la marchandisation des corps, là encore, c'est survolé et tout est l'avenant là où des titres cyberpunk italiens, genre Ranx, faisaient bien mieux 10 ou 20 ans auparavant. Je m'étonnais que personne n'en parle jamais, même les amateurs du genre, et ce en dépit de sa réputation. Je sais désormais pourquoi...
