Futur, apogée de l'ère galactique. L'Humanité connaît enfin la prospérité sur les systèmes coloniaux après sa quasi extinction il y a 3000 ans sur Terre actuellement ravagée et inhabitée. Les guides immortels ont en effet abolis les guerres et les conflits incessants grâce à l'acceptation profonde de la nature humaine. Il est établi qu'à l'âge de 7 ans, chaque enfant doit être testé pour connaître sa planète d'affection future, chacune représentant : la spiritualité, l'échange, la jouissance, la guerre, le travail, l'ordre et la créativité. Mais depuis peu un virus fulgurant met en péril ce "parfait" équilibre, l'humanité devient de plus en plus stérile, dans sept mois, il n'y aura plus de naissance.... En parallèle de cette intrigue, Loth Lungren classé guerre et Jezréel classée jouissance attendent à leurs procès pour avoir respectivement fuit son affectation et avoir refusé des ébats sexuels et de la drogue. Alors que rien ne prédisait leur rencontre, ils sont peut-être la clé de l'avenir pour l'humanité... Très long résumé mais nécessaire car cette BD fourmille de nombreuses implications et n'hésite pas sur certains plans ou dialogues à philosopher sur la condition humaine. Les thèmes de l'arbitraire, du choix dirigé, de la politique, des vices et des concepts moraux sont largement abordées. Dans ce space opéra rythmé par des courses poursuite permanentes entre nos protagonistes et les milices des guides, nous parcourons les différents mondes de cet univers dystopique. Graphiquement, alors que certaines scènes de combat manquent un peu de dynamisme, il faut admettre que tout le reste tape dans le mille entre personnages, technologies, modes de transport, cultures et différences extrêmes des colonies. Le scénario quand à lui brille par ses thématiques très réfléchies mais use quelques raccourcis à la limite du Deus Ex Maxhina ; malgré tout il tient le lecteur en haleine grâce aux tensions tout au long de la lecture. Au final cette intégrale sert un propos poussé et est une véritable réflexion sur la condition humaine. Gimenez exacerbe ici les travers humains pour dépeindre des sociétés corrompues et livre un récit entre espoir et désillusions.
