C'est bien si on garde à l'esprit qu'il s'agit avant tout d'un comics et pas d'un récit historique. Les situations de combats sont exagérées dans ce sens mais la trame de l'histoire reste intéressante à lire. Un bonus pour la fin qui termine cette histoire de manière vraisemblable et réaliste. Un autre aspect positif: il ne s'agit pas de propagande pro-russe ou pro-soviétique.
Nous sommes donc pendant la guerre 39-45, à la frontière du conflit entre l'Allemagne Nazie et l'URSS Stalinienne. Sara est une sniper d'élite, elle compte à elle seule autant de cibles tuées que tout son régiment, uniquement composé de femmes. Le conflit sur le terrain est violent, il nécessite calcul et précision. Mais le conflit est aussi celui des propagandes, où chacun prône la défaite imminente de l'autre, où chaque officier tué est un prétexte pour un article et une photo pour motiver les troupes, où notre tireuse d'élite a une telle réputation qu'elle devra affronter dans un duel à distance le plus doué des snipers nazi. Les auteurs nous délivrent ici un récit patient, calculateur et froid narré à la première personne par Sara. Nous la suivons dans ses batailles, ses stratégies, et ses réflexions face à la machine totalitaire communiste via des planches et des flashbacks au combien maîtrisés. L'univers de la guerre, la propagande russe, la normalité de la délation et de torture, les soldats politiques, le froid scandinave sont remarquablement transcrits dans ses pages blanches teintées de rouge. C'est au final une très bonne surprise, je ne m'attendais pas du tout à ce genre d'histoire. Les auteurs arrivent par le biais du personnage principal et ces doutes assumés envers le régime, à nous guider dans cette fresque funeste. Très bien maîtrisé dans la narration, une action très lisible et efficace, de vraies réflexions et dialogues comiques parfois qui m'ont bien fait sourire, bref... Je recommande +++.
Sans attente particulière, sinon de lire du Garth Ennis, chouette lecture. L'histoire d'une sniper russe pendant la seconde guerre mondiale. On pense irrémédiablement au Stalingrad de Jean-Jacques Annaud, un peu aussi à Odawaa. Graphiquement, c'est réussi. La fin arrive un peu comme un cheveu sur la soupe, mais un cheveu plutôt digeste in fine. Après, ça se tasse en une fois. Je pencherais pour 3,5, mais à défaut, plutôt 4 que 3. J'aurais préféré l'acheter d'occasion...
Graphiquement solide, à l'image de son récit de guerre et son traitement relativement original (les femmes dans l'armée rouge). Malheureusement le propos est trop caricatural et la conclusion peu étonnante.
Héroïne un peu lisse à mon goût mais histoire interessante à suivre . Sympa mais pas mémorable.
Cette année, avec les différents récits proposés, je me serais pris de bien belle claques et celle que je viens de me prendre est sûrement une des plus grosses, et quelque part, je m’y attendais un peu. D’un côté, il y a GarthEnnis dont j’ai adoré plusieurs titres tels que Redteam, Rover Red Charlie, Caliban ainsi que son run sur Punisher, et je connais son amour pour les récits de guerre qu’il traite avec une précision chirurgicale. De l’autre côté il y a Steve Epting et Elizabeth Breitweiser (colorisation) dont je connais peu le travail, mais qui m’avait totalement séduit avec la série Velvet de Ed.Brubaker. N’étais-je pas condamné à me prendre cette claque ? GarthEnnis ne prend pas le temps de nous présenter Sara, son personnage principal, non, on apprendra à la connaître au fur et à mesure de ses missions. Nous découvrons alors petit à petit une femme extrêmement douée et précise qui, aux dires des différentes histoires, cumulerait non moins de 300 victimes. Un chiffre dont elle se moque totalement et qu’elle réfute dès qu’elle en a l’occasion, d’ailleurs ne lui dites pas qu’elle abat des hommes, non, ce sont des nazi ! Sara se contente de faire son devoir pour la mère patrie, la même qui n’hésite pas à sacrifier ses hommes ou ses femmes pour différentes raisons. La jeune femme doute de plus en plus, mais il lui faut dompter ses démons intérieurs où elle éveillera les soupçons de la police secrète soviétique, les nazis sont déjà bien assez dangereux à eux seuls… J’ai eu un immense coup de cœur pour ce récit et me suis pris une sacrée décharge de frissons en parcourant ses dernières pages qui sont dignes d'un excellent film de guerre. Après, je dois avouer que je suis un grand fan des œuvres traitant de cette partie de notre histoire. Un goût que je dois à mon cher papi qui a combattu les nazis et a été fait prisonnier. Je me souviens de chaque mercredi passé à ses côtés où il m’expliquait ce qu’il avait vécu en regardant de vieux films. En revanche, si les récits de guerre ne vous parlent pas ou que vous n’êtes pas sensibles aux artistes ayant œuvré sur le titre, vous passerez peut-être à côté. Conclusion : Sara est très certainement l’un de mes plus gros coups de cœur de 2020, Garth Ennis, Steve Epting et Elizabeth Breitweiser font des merveilles sur ce titre traitant d’un pan de la Seconde Guerre mondiale assez rare. Thomas.
