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Incontournables
par Thomas Mourier - le 24/08/2019
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par Thomas Mourier - le 24/08/2019

SAILOR MOON : les guerrières du royaume de la Lune

Probablement le titre plus connu des lecteurs de Shojo classiques, cette série a connu un grand nombre d’adaptations et de produits dérivés qui lui ont donné une place particulière dans l’imaginaire du manga.

Fan de Super sentai (version japonaise des super-héros) Naoko Takeuchi décide de mixer les codes du sentai avec ceux du magical girl (où de très jeunes filles investies d’un pouvoir doivent protéger un royaume en danger.) Elle commence par créer Codename : Sailor V en 1991 où une fille de 13 ans reçoit des pouvoirs et devient Sailor Venus. Au fil des planches où Minako cache son identité secrète, se transforme pour faire régner la justice, et elle cherche d’autres Sailors.

En 1992, Naoko Takeuchi lance une nouvelle série, Sailor Moon, où elle reprend sa première histoire pour faire des Sailors une ligue d’héroïne originale. Des justicières aux ordres de Serenity de la Lune, qui disparaissent suite à un conflit précédant l’humanité, avant de se réincarner sur Terre au retour de l’entité ennemie.

SAILOR MOON : les guerrières du royaume de la Lune
© Naoko Takeuchi / Kōdansha / Pika

L’héroïne Usagi Tsukino est choisie pour être Sailor Moon, une réincarnation de la princesse guerrière Serenity qui doit rassembler les autres Sailors pour lutter contre la démoniaque Beryl. Les enjeux montent et l’histoire se développe autour de ces caractéristiques avec une foule de personnages nouveaux.

Elle développe un univers plus riche et complexe que les aventures répétitives de Codename : Sailor V en insufflant des références à un conte traditionnel japonais, le conte de la Princesse Kaguya (que vous connaissez si vous avez vu le très beau film d’Isao Takahata du Studio Ghibli). Elle fusionne des éléments du folklore traditionnel & de la culture populaire, et introduit le langage du shōnen entre les scènes de combat, les attaques invoquées et la mise en scène de ceux-ci. Succès immédiat pour cette série qui devient un phénomène culturel pour plusieurs générations.

Le titre à un peu vieilli au niveau des canons esthétiques surtout en comparaison des titres contemporains : avec un dessin très porté sur le chibi (chibi ou super deformed pour ces personnages déformés avec le plus souvent une tête disproportionnée pour donner un côté mignon ou humoristique.) Et des éléments “girly” disséminés au fil des pages : paillettes, fleurs, coeurs ou étoiles. Le style s’affirme au fil des planches et les derniers volumes sont remplis de décors cosmiques grandioses qui tranchent avec les fonds absents des débuts. La composition des planches regorge de traitements différents qui dynamisent ce récit (qui lui, reste un peu répétitif dans la construction de l’intrigue et l’enchaînement des combats.) Et Naoko Takeuchi s’offre des planches très “blanches”, évanescentes où seules des lignes de force sont crayonnées, des moments de respirations qui ponctuent l’oeuvre pour matérialiser la magie ou le flot des émotions.

Grand classique, même si beaucoup ne connaissent que les versions animées, un peu différentes et abrégées, sa lecture peut surprendre par le côté vintage sur le plan graphique et paraître trop datée sur le plan narratif comparé aux oeuvres actuelles. Mais Sailor Moon reste une oeuvre importante dans l’histoire du manga et continue de séduire de nouvelles générations de fans.


Image principale & extraits : © Naoko Takeuchi / Kōdansha / Pika

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