L'avis de: Reivax
Profil de Reivax
08 févr. 2019

Comme Dupuis le rappelle sur la page de la série, Peter Van Dongen, considéré comme le nouveau maître de la ligne claire intelligente, est intimement lié à l’histoire de l’Indonésie, une des premières colonies à avoir déclaré son indépendance. Via son père hollandais et sa mère indonésienne, le nouveau dessinateur de « Blake & Mortimer » est au carrefour de deux civilisations dont il a tiré « Rampokan« . Et grâce à ce vécu, il nous propose en récit mêlant violence, espoir, nostalgie et tendresse tout en renforçant les inégalités générées par le colonialisme et une sortie de guerre où les « indigènes » veulent reprendre leur autonomie et le pouvoir en poussant les envahisseurs à quitter le pays en utilisant la violence et des méthodes de guérilla tropicale avec des attaques de convois et autres pièges sur les chemins utilisés par les Hollandais et les Japonais. Mais « Rampokan » n’est pas qu’une histoire de vengeance et guerre (même si cela prend une large place dans le scénario), c’est aussi une histoire proposant de l’espoir, l’espoir de Johan qui, dans la quête qu’il s’est fixé de retrouver sa babu Ninih, essaye de retrouver une enfance qu’il a perdu en partant aux Pays-Bas pour y faire ses études. Le récit proposé par Van Dongen est juste en tous points et fait tout autant mouche que ça soit avec le scénario que par la qualité des dessins et de la coloration digne de ce qu’Hergé ou Jacobs auraient pu proposer. Une vraie bonne découverte !

👍