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Critiques
par Thomas Mourier - le 18/08/2017
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par Thomas Mourier - le 18/08/2017

Providence d’Alan Moore & Jacen Burrows

Les lecteurs de l’imaginaire le savent, cette année l’écrivain américain H.P. Lovecraft est à l’honneur. Rééditions, retraductions, sortie d’anthologie et de livres d’analyses occupent les rayons des librairies et son influence sur la fiction contemporaine semble partout. En guise de confirmation, ce troisième et dernier volume de la série hommage à l’homme de Providence et… Lire la Suite →

Les lecteurs de l’imaginaire le savent, cette année l’écrivain américain H.P. Lovecraft est à l’honneur. Rééditions, retraductions, sortie d’anthologie et de livres d’analyses occupent les rayons des librairies et son influence sur la fiction contemporaine semble partout. En guise de confirmation, ce troisième et dernier volume de la série hommage à l’homme de Providence et à son œuvre, signée Alan Moore.

Grand érudit, le scénariste anglais détourne les thèmes et les obsessions de Lovecraft dans ce récit initiatique qui mène à la compréhension du génie de l’indicible. Après une première incursion avec Neonomicon et une réflexion sur le verbe, il continue à s’interroger sur le pouvoir des mots, cette fois à travers l’écrit. Mêlant bande-dessinée et journal intime, Providence se lit comme un récit d’horreur au cœur du mythe lovecraftien en même temps qu’une démonstration du pouvoir du verbe (une marotte du mage anglais qui traverse toute son œuvre.) Jacen Burrows souligne cette mise en scène par un dessin réaliste assez cru, parfois austère, ne devenant chaleureux qu’aux pires moments pour nous déstabiliser ; jouant sur plusieurs niveaux de graphisme pour nous plonger dans cette ambiance paranoïaque. Les récitatifs et les journaux sont rehaussés de biffures, de marques et les illustrations ne font pas forcement écho aux textes, mais racontent d’autres choses. À vous d’être attentif, le dessinateur révèle aussi une partie du sous-texte.

Assez glaçant, le ton et le parti pris de cette mini-série sont calibrés pour nous mettre mal à l’aise. Il y a des portes que l’on ne franchit pas impunément, et ouvrir ces albums risque de ne pas vous laisser indemne. Un indispensable pour les fans de Lovecraft ou de récits fantastiques (à ne pas mettre entre toutes les mains.)

« La curiosité l’a emporté sur ma peur et je n’ai pas fermé les yeux. »

Images extraites de l’album ©Alan Moore/Jacen Burrows/Panini comics

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