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Incontournables
par Thomas Mourier - le 24/04/2019
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par Thomas Mourier - le 24/04/2019

P.T.S.D. de Guillaume Singelin, Ankama

Très attendu par les fans, ce projet ambitieux a été mis en avant via des images postées sur les réseaux sociaux et une sortie conjointe de l’album en anglais et en français. L’un des dessinateurs phares du label 619 avec Run, Mathieu Bablet & Florent Maudoux : Guillaume Singelin trouve une voix singulière avec P.T.S.D…. Lire la Suite →

Très attendu par les fans, ce projet ambitieux a été mis en avant via des images postées sur les réseaux sociaux et une sortie conjointe de l’album en anglais et en français. L’un des dessinateurs phares du label 619 avec Run, Mathieu Bablet & Florent Maudoux : Guillaume Singelin trouve une voix singulière avec P.T.S.D. Un album sur le stress post-traumatique (Post Traumatic Stress Disorder) des soldats qui peinent à se réintégrer à la société après avoir vécu sur des zones de guerre. Un trouble psychologique où le soldat revenu à la vie civile revit un ou plusieurs épisodes traumatisants sous forme de cauchemars ou de flashbacks. Une souffrance qui a été mise en avant au moment de la Guerre du Vietnam et mise en scène dans pas mal de films américains dont le plus connu reste Rambo 1.

Pour Jun, ancienne tireuse d’élite devenue SDF, la survie passe par les pilules, des médicaments vendus à la sauvette qui lui permettent de tenir le coup face à ses cauchemars. Elle a du mal à se payer cette drogue nécessaire et découvre qu’un réseau de dealers profite des anciens soldats échoués dans cette ville de l’Asie du Sud-Est. Une vision de Tokyo fantasmée qui invoque aussi les banlieues de Jakarta ou Manille.

Dans cette ville pleine de vie, Jun méfiante et solitaire entame une croisade contre les trafiquants de drogue et cause du tort aux autres ex-soldats qui en font les frais.

Entre passé et présent, tout l’album explore le thème de la confiance et du rapport à l’autre en évitant le pathos. Que ce soit à travers les personnages emphatiques comme Léona & Bao ou à travers la zoothérapie grâce au chien Red, Jun retrouve des réflexes humains après avoir vécu à l’état presque sauvage au beau milieu de la ville.

Les aquarelles et la mise en couleur de l’album donnent un côté très joyeux à cet album qui s’ouvre de manière très sombre. Avec un dessin et un découpage qui empruntent aux comics et aux mangas, le livre se démarque pas mal de la production actuelle rejoignant le ton et la thématique précise très bien racontée & documentée à travers la fiction. Très riches, les planches de Guillaume Singelin installent une ambiance et un univers harmonieux traversé de passages intenses et plus violents. Un va-et-vient que permet le graphisme assez libre du dessinateur qui alterne la légèreté du trait et la dureté des sujets traités avec beaucoup de profondeur.

Un one-shot convaincant qui aborde des thèmes sensibles sans filtre ou tabous portés par une grande liberté de dessin. Aussi inattendue dans sa forme que pertinente sur le fond, une des belles pépites de ce début d’année.

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Ce qu’il ne fallait pas manquer début 2019 : Janvier, février & mars

Images extraites de l’album
© Guillaume Singelin/Ankama

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