Avec Daisy – Lycéennes à Fukushima, Reiko Momochi avait déjà traité d’un sujet de société : la vie après la triple catastrophe du 11 mars 2011.
Dans Moi aussi elle parle du harcèlement sexuel au travail, de manière beaucoup plus frontale, à la limite de l’analyse de cas concret. Une fois accepté ce côté formel, le manga s’apprécie pour ce qu’il est : un témoignage qui met en exergue son sujet en pointant ses nombreux tenants et aboutissants.
Revenant point par point sur les étapes du parcours d’une femme harcelée, la mangaka met en lumière les biais hiérarchiques, les difficultés d’aborder le sujet, la manipulation des agresseurs, la protection des sociétés patriarcales, les séquelles qui perdurent… mais également les associations de droits des femmes, l’engagement de bénévoles pour aider les victimes, les difficultés pour faire reconnaître les faits et faire évoluer la législation.
Ce récit-témoin est là pour dénoncer une violence quotidienne intolérable, la difficulté de s’en sortir la tête haute, mais également le chemin parcouru et les barrières qu’il reste à franchir pour mettre définitivement fin à ce fléau mondial.
Moi aussi de Reiko Momochi, Akata
Sortie octobre 2020 (tome 2 – fin)
Illustration principale : © Reiko Momochi / Kodansha Ltd.
Traduction : Yuki Kakiichi & Nathalie Bougon