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Critiques
par Lucie Kosmala - le 19/11/2018
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par Lucie Kosmala - le 19/11/2018

Les sorties d’octobre 2018 – BD jeunesse

Maintenant que le mois des citrouilles et des fantômes est derrière nous, la visibilité sur la production pour la jeunesse qui l’a rythmé est plus nette. Vous trouverez alors dans cette sélection des parutions du mois d’octobre un joyeux bazar, un artiste ignoré, et une adaptation ambitieuse !  Au sommaire 📰 Petit Poilu, T.22 Mic-Mac chez… Lire la Suite →

Maintenant que le mois des citrouilles et des fantômes est derrière nous, la visibilité sur la production pour la jeunesse qui l’a rythmé est plus nette. Vous trouverez alors dans cette sélection des parutions du mois d’octobre un joyeux bazar, un artiste ignoré, et une adaptation ambitieuse ! 

Au sommaire 📰

Petit Poilu, T.22 Mic-Mac chez Monsieur Range-Tout de Pierre Bailly & Céline Fraipont, Dupuis
Mausart de Thierry Joor & Gradimir Smudja, Delcourt 
La rivière à l’envers, T1 Tomek de Maxe L’Hermenier & Djet, d’après l’œuvre de Jean-Claude Mourlevat, Jungle, coll Pépites

Petit Poilu, T.22 Mic-Mac chez Monsieur Range-Tout de Pierre Bailly & Céline Fraipont, Dupuis, octobre 2018

(👶 à partir de 3 ans)

Petit Poilu est une adorable créature ébouriffée, héros d’une série de maintenant 22 bandes dessinées, qui ont la particularité d’être sans texte (et que l’on peut lire dans le désordre.)

Dans le dernier tome de ses aventures, Petit Poilu fait la connaissance de M. Range-Tout, un maniaque du rangement qui adore que tout soit dans des cases bien étiquetées. Notre héros devient rapidement le disciple de l’as du rangement, et prend plaisir à retrouver la place de chaque objet. Mais c’était sans compter sur l’irruption du singe Mic-Mac qui va vite mettre en branle l’ordre scrupuleusement entretenu…

Petit Poilu est une BD destinée aux plus jeunes grâce à l’absence de texte, mais elle est l’une des plus poétiques et fantaisistes qui soient. La créativité qu’elle déploie mêle l’improbable au rêve et à l’humour, avec un graphisme simple, direct, avec des couleurs fortes et des contours noirs très présents, pour en faciliter la lecture. 

Poésie et drôlerie sont aussi au service de la discussion avec l’adulte, ici autour de l’ordre, des repères, mais aussi de la capacité à s’associer pour parvenir à créer, ensemble, quelque chose de nouveau.

***

Mausart de Thierry Joor & Gradimir Smudja, Delcourt

(👶 à partir de 9 ans)

Peut-être vous faudra-t-il prononcer à haute voix le titre de cette bande dessinée pour en cerner rapidement la référence ? 

Au cœur du 18ème siècle, Mausart est une petite souris virtuose, qui vit dans le piano du compositeur officiel à la cour du Roi, le loup Antonio Salieri. Alors que celui-ci s’absente, Mausart s’adonne à l’interprétation d’un morceau qui parvient jusqu’aux oreilles du Roi. Celui-ci souhaite absolument pouvoir l’écouter à nouveau dès le lendemain, sans savoir qu’il n’est pas de son compositeur attitré mais d’une souris mélomane. Salieri va alors chercher coûte que coûte à capturer Mausart.

Cette bande dessinée est une débauche de dorures, de costumes à volants et de perruques poudrées, mise sur papier grâce aux pinceaux d’inspiration impressionniste de Smudja. L’impact visuel n’est pas des moindres et invite à la contemplation des planches à la manière de grands tableaux. L’histoire rappelle celle de la rivalité imaginée entre Mozart et Salieri dans le film Amadeus de Milos Forman. Imaginée pour la jeunesse, elle tient un discours positif sur l’honnêteté et la générosité. Une jolie histoire, magnifiquement illustrée.

***

La rivière à l’envers, T1 Tomek de Maxe L’Hermenier, Djet, d’après l’œuvre de Jean-Claude Mourlevat, Jungle, coll Pépites

(👶à partir de 9 ans)

C’est bel et bien le chef-d’œuvre de Mourlevat qui est adapté en bande dessinée, soulevant des attentes considérables concernant la qualité et la fidélité de la transmission d’une histoire culte qui a fait s’évader plusieurs générations de lecteurs. Alors, qu’en est-il ?

L’histoire est bien la même. Il s’agit de celle de Tomek, un adolescent vivant dans un lieu reculé et avec un drôle d’emploi. Il est en mesure de pouvoir fournir tout, absolument tout ce dont ses clients ont besoin. Tout, à l’exception néanmoins de l’eau de la rivière Qjar, celle qui permet de rendre immortel :  réclamée par une mystérieuse cliente dont le visage déçu ne cessera d’hanter l’adolescent. N’écoutant que son instinct, Tomek se lance alors à la recherche de cette rivière, et de cette fille, Hannah. Sur le chemin, il multipliera les rencontres, les dangers, et les aventures. 

La rivière à l’envers est un récit initiatique d’aventures profondément palpitant, notamment grâce à sa galerie de personnages atypiques… et sacrément sympathiques ! L’adaptation en BD propose un rythme de lecture plus soutenu, qui ne laisse aucun répit à l’ennui. Alors pour les amoureux du roman, nul doute qu’il y aura un petit goût de reviens-y au terme de cette lecture, dans la mesure où les différentes étapes de ce fabuleux voyage en quête de la rivière des immortels sont nécessairement plus succincte. Pour celles et ceux qui découvriront les aventures de Tomek et Hannah, la magie opérera. Un livre à la fabrication particulièrement soignée et séduisante, qui a toute sa place, par exemple, sous un sapin. 

Et vous, quelles sont les BD jeunesse que vous avez prévu d’offrir à noël ? 

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Illustration principale : © Gradimir Smudja/Delcourt

Quelques images extraites des albums

Petit poilu visuel
© Pierre Bailly/Céline Fraipont/Dupuis
mausart visuel
© Thierry Joor /Gradimir Smudja/Delcourt
la rivière à l'envers visuel.jpg
©Maxe L’Hermenier/Djet/Jungle
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