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Critiques
par Thomas Mourier - le 31/05/2019
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par Thomas Mourier - le 31/05/2019

Les sorties d’avril 2019 qu’il ne fallait pas manquer

Un mois d’avril un peu plus léger en sorties, avec pas mal de rééditions et de suites de séries. Et quelques belles pépites qu’on vous propose de découvrir dans notre sélection de ce qu’il ne fallait pas manquer le mois précédent.Comme d’habitude, ce sont des suggestions, n’hésitez pas à compléter ces propositions avec d’autres albums… Lire la Suite →

Un mois d’avril un peu plus léger en sorties, avec pas mal de rééditions et de suites de séries. Et quelques belles pépites qu’on vous propose de découvrir dans notre sélection de ce qu’il ne fallait pas manquer le mois précédent.
Comme d’habitude, ce sont des suggestions, n’hésitez pas à compléter ces propositions avec d’autres albums que vous avez lus et aimés ce mois-ci !

Au sommaire

Hollywood menteur de Luz, Futuropolis
Infinity, Tome 1 & 2 de J.Hickman, J.Cheung, J.Opeña & D.Weaver, Panini Comics
Beastars de Paru Itagaki, Ki-oon
Cassandra Darke de Posy Simmonds, Denoël Graphic
Lino Ventura et l’œil de verre de Arnaud Le Gouëfflec & Stéphane Oiry, Glénat
Flèche Noire : Le Roi Emprisonné d’Ahmed Saladin & Christian Ward, Panini Comics

🤩 Les sorties très attendues

🔸 Hollywood menteur de Luz

[🃏Extrait du coup de cœur] Si la vie de Marilyn Monroe passionne encore et continue d’inspirer les écrivains et les cinéastes, elle n’avait jamais encore été traitée du point de vue de la colère. Si l’égérie du cinéma américain de l’après-guerre a été photographiée, examinée, racontée sous toutes les coutures, Luz explore une nouvelle piste à partir de son dernier film The Misfits, où on découvre une Marilyn désabusée et en colère. En colère contre ses proches, qui prétendent l’être et cette industrie du rêve, Hollywood, qui l’a enfermé dans un personnage qu’elle n’aimait pas…

Des pages publiées dans les Cahiers du Cinéma, de septembre 2016 à juillet 2018, il en tire un album dense et noir sur le dernier tournage de Marilyn, un film écrit par son époux Arthur Miller et dirigé par John Huston. Un tournage très compliqué où l’actrice doit jouer un rôle écrit par un mari qui ne la regarde plus…

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🔸 Infinity, Tome 1 & 2 de J.Hickman, J.Cheung, J.Opeña & D.Weaver, Panini Comics

[🃏Extrait du coup de cœur] Il est le scénariste le plus en vue de Marvel, Jonathan Hickman est en train de réécrire les grandes séries de la maison des idées et prévoit de relancer toute la franchise X-Men à partir du mois de juillet. Avant cela, il a mis en place la saga Secret Wars qui a bousculé les séries Marvel en 2015 avec ce crossover géant (& clivant), mais aussi les Avengers à travers son énorme arc Infinity. L’homme est réputé pour avoir une vision à long terme et des scénarios solides quoi qu’un poil alambiqués ! Mais dans ce run cosmique des « Avengers versus les Bâtisseurs où Thanos en profite pour envahir la Terre privée de ses héros », il réussit à nous captiver de bout en bout donnant une des meilleures histoires des Avengers de ces dernières années.

Trois dessinateurs se relaient sur ces presque 700 pages, Jim Cheung, Jerome Opeña et Dustin Weaver qui ont un trait assez moderne et qui nous plonge immédiatement dans cette grande saga qui met en scène énormément de personnages, non seulement héros habituels, mais aussi races extra-terrestres qui permet au scénariste d’embrasser l’univers Marvel de manière très très large.

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🔸 Beastars de Paru Itagaki, Ki-oon

[🃏Extrait du coup de coeur] Malgré les loups timides ou les lapins mignons sur les couvertures, ce manga animalier et anthropomorphe est bien un seinen, un manga pour adultes. Il serait plus à rapprocher de Blacksad, que l’autrice cite comme référence, que de Zootopie. Comme la série de Juan Díaz Canales & Juanjo Guarnido, les personnages sont à la fois humanisés et utilisent les attributs des différentes races auxquels ils appartiennent, mais chaque personnage est bien plus complexe que ce qu’on croit et les apparences peuvent être trompeuses. Ce jeu de croyances et d’aprioris est au cœur de l’intrigue de Beastars.

Le monde est partagé entre les herbi et carni qui doivent cohabiter malgré leurs instincts primaires et s’adapter à une société pleine de règles pour que tous puissent vivre ensemble, mais au-delà de ces différences physiques et physionomiques, la société décrite par Paru Itagaki révèle les inégalités entre dominants / dominés et s’intéressent aux castes, élites versus les plus démunis. Chaque élève rêve d’être une Beastars, l’animal le plus populaire du lycée qui donnerait un élan à son avenir et le mettrait en avant dans la société.

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🔸 Cassandra Darke de Posy Simmonds, Denoël Graphic

[🃏Extrait du coup de coeur] Nouvel album pour la dessinatrice anglaise, nouvel univers avec ce polar très urbain & moderne : entre nouvelles technologies, faussaires et réseaux sociaux versus ses deux précédents livres qui se passaient à la campagne et semblaient un peu hors du temps. Mais comme eux, il est inspiré d’une grande œuvre de la littérature européenne, Cassandra Darke est hantée par le personnage de Scrooge dans Un Chant de Noël de Charles Dickens (il était déjà le modèle de Picsou : Uncle Scrooge (lire l’incontournable) en version originale).

Son écriture est un mélange de texte et de dessin qui se rapproche des livres jeunesse dans la manière de mettre en scène, mais ce serait un format de livres pour adultes, albums intrigants et mordants sous leurs dehors doux et colorés. Elle-même s’amuse à les qualifier de « romans illustrés ». Un album qui donne à voir plusieurs tableaux, des rues de Londres sous la neige aux intérieurs bourgeois avec un choix de cadrages, de couleurs & d’inserts qui installent ce livre conte.

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😍 Les bonnes découvertes

🔸 Lino Ventura et l’œil de verre de Arnaud Le Gouëfflec & Stéphane Oiry, Glénat

[🃏Extrait du coup de coeur] L’acteur aurait eu 100 ans cette année et Ventura inaugure une nouvelle collection 9 ½, chez Glénat qui s’intéresse aux personnalités du grand écran, acteurs ou réalisateurs. Un choix de premier livre intéressant puisqu’il se penche sur un comédien taciturne & discret où les auteurs font le pari de raconter l’homme par fragments et digressions. Un très bon choix. À travers les questions d’un journaliste tenace et un peu bonhomme, Lino se confie avec parcimonie et livre au lecteur un puzzle intrigant sur cette figure incontournable du cinéma français d’après-guerre. Ancien lutteur venu au cinéma par hasard, poussé par Gabin dans le milieu et intransigeant sur ces choix de film, l’homme passera du méchant de service, du grand costaud à un acteur intense et très influent.

« L’œil de verre », la caméra qui le scrute, prend alors une place importante chez cet acteur qui place le regard bien au dessus des mots et qui s’interroge sincèrement sur le poids et l’incidence de ceux-ci sur les vies. En reprenant ce journaliste pétri de raccourcis qui tente de le faire parler « Ma mère n’était pas femme de ménage, elle a fait femme de ménage, nuance » le personnage instaure une limite qui n’invite pas au badinage. Chaque mot compte pour celui qui n’hésitera pas à modifier les scénarios ou la caractérisation de ses personnages.

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🔸 Flèche Noire : Le Roi Emprisonné d’Ahmed Saladin & Christian Ward, Panini Comics

[🃏Extrait du coup de coeur] Un peu moins connus en France qu’aux USA, les Inhumains peuplent l’univers Marvel en marge de l’humanité. Une bande un peu à part avec des pouvoirs, sorte de X-Mens qui ne se considèrent pas comme tels, un peuple créé par les Krees, suite à des manipulations génétiques et expériences sur les humains par ce peuple extra-terrestre.

Cette mini-série centrée autour du personnage de Flèche Noire installe un nouveau rapport avec ce héros encore trop méconnu. Le roi des Inhumains est un personnage puissant, capable de voler ou de projeter de l’énergie mais surtout dont la voix, le moindre son qui en sort, a le pouvoir de détruire des citées entières. Aussi depuis sa création, il est enfermé dans un mutisme quasi-complet et ses proches, Medusa sa compagne et Maximus son frère en tête, doivent le plus souvent interpréter ses ordres que les suivre.

Plusieurs niveaux de lecture pour cette mini-série qui s’apprécie autant pour son récit de super-héros aux prises avec un ennemi invisible servi par un dessin nerveux et pop. Que pour le côté psychologique et refonte du héros et sa mise en scène graphique élaborée. Si vous aimez les comics ou si vous voulez vous y mettre, ce titre est un des plus réussi de ce début d’année.

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Bonnes lectures !

Illustration principale © Posy Simmonds/Denoël Graphic
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