L'avis de: B-A
Profil de B-A
16 déc. 2021

J'ai enfin pu rattraper mon retard et lire cette nouvelle mouture dont j'attendais beaucoup. Et bien j'éprouve beaucoup de déception suite à cette lecture. Peut-être en attendais-je trop ? Mais comment ne pas s'attendre au chef d'œuvre en cumulant le génie d'Ayroles avec le merveilleux univers magnifiquement créé par Alex Alice ? Mais si l'on retrouve quand même la finesse de l'auteur de De Cape et de Crocs dans les dialogues, on perd à mon sens complètement le côté conquête spatiale du Château des étoiles. Il y a bien sûr des références prouvant que nous sommes dans le même "monde" et à la même époque (moteur à éther, allusion au professeur Dulac, etc), mais le trajet jusqu'à Venus est expédié pour tomber dans une aventure relativement simpliste mixant Jurassic Park et Papillon. Car si les dialogues sont très bons, le scénario est loin de m'avoir captivé. Hormis la grosse interrogation sur le pôle magnétique de Venus - qui laisse effectivement de grosses ouvertures pour les prochains tomes et se rapproche des explorations d'Alex Alice - le reste me laisse vraiment sur ma faim, avec en sus un goût fadasse en bouche à trop avoir enchaîné les poncifs : de l'amourette caricaturale entre la danseuse de cabaret pas si bête et le poète maudit sans le sous, au machiavélique gouverneur qui n'hésite pas à dévoiler ses plans à chaque page et à tirer sur les "gentils animaux" pour rappeler qu'il est vraiment méchant, en passant par les "sidekicks" rigolos (la camériste, les fans de dinos), la brute au grand cœur qui disparaît rapidement, les deux caractères opposés qui vont devoir s'entraider pour survivre (le poète et Pitaine)... bref, rien ne prend. La lueur d'espoir avec une histoire (très) faible, c'est qu'elle peut être sauvée par le dessin. Malheureusement, je n'ai pas trouvé que c'était le cas ici, loin de là. Je ne connaissais pas Jung, mais je n'ai vraiment pas apprécié son trait. Passer des splendides aquarelles d'Alice à ces dessins informatiques destinés à un public adolescent m'a beaucoup dérangé. Attention : je ne remets pas en cause le talent de Jung, je dis juste que je n'ai pas accroché, et que son trait n'était peut-être pas le plus adapté pour un univers tel que celui-là. Pour résumer, une immense déception dont je ne sauve presqu'en désespoir de cause que les dialogues, toujours très bien écrits d'Alain Ayroles. Pour la suite, je me contenterai de la série principale de maître Alex!

👍