Du point de vue graphique, le style de Marini est remarquable. Il livre ici l'une de ses œuvres les plus impressionnantes. Les scènes de combat sont spectaculaires et les mutilations abondantes. Les couleurs ajoutent une dimension supplémentaire à l'intrigue.
Avec ce quatrième tome,l'auteur se donne l occasion de livrer du grand spectacle et les plans de trahison d'Arminius prennent vie. L'action est omniprésente, decrivant des scènes de batailles et de combats individuels dans une fresque historique sans filtre sur la barbarie humaine. Amour, trahisons et amitiés déchirées sont exploités avec maestria, démontrant le talent de Marini pour le dessin et le scénario. L'auteur nous plonge efficacement dans la Germanie de l'époque, offrant une aventure captivante sans temps mort. Le trait de Marini et sa mise en couleur superbe continuent d'éblouir. Un voyage à travers les sombres chemins de la Germanie barbare s'impose.
Un 4e volume secoué de batailles, de duels et d'intrigues entraîne un peu plus le lecteur dans la furia antique où les légions et les Germains luttent à mort. Rien n'a vraiment changé aujourd'hui avec les massacres des villageois, la justice expéditive envers le paysan, l'incompétence crasse des élites corrompues et l'apocalypse annoncée par l'imminente bataille de Teutobourg où 20 000 hommes composant les trois légions vont mourir. Auguste en aura longtemps des aigreurs et des frayeurs, croyant à un possible déferlement germain sur Rome. Heureusement, Arminius ne pourra faire alliance avec Marobod, puissant roi installé dans l'actuelle Bohême.
Alors que le tome 3 tournait plutôt autour des stratégies politiques et militaires, ce livre met en avant les sentiments de ses deux personnages principaux. De frères, Rome les transforme en ennemis mortels et leurs forts caractères et leurs attaches respectives ne vont pas simplifier les choses. La série s'assombrit de plus en plus et on arrive bientôt au moment décisif...
