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Critiques
par Thomas Mourier - le 20/07/2016
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par Thomas Mourier - le 20/07/2016

Le Château des étoiles d’Alex Alice

Cette semaine vous avez rendez-vous avec la grâce des aquarelles d’Alex Alice pour son Château des étoiles, une fable steampunk sur la conquête de l’espace.

Un conte scientifique où l’auteur laisse éclater sa fascination pour les grandes illustrations couleurs et son amour pour la littérature fantastique, dans une ambiance steampunk plus proche des animes du Studio Ghibli que de La Ligue des gentlemen extraordinaires d’Alan Moore.

L’auteur, vous le connaissez surement pour son long-seller Le troisième Testament avec Xavier Dorison, peut être un peu moins pour sa série solo Siegfried librement adaptée d’un opéra de Richard Wagner qui lui a permis de dévoiler ses talents pour la couleur directe. Alex Alice revient avec une histoire digne des grands romans d’aventures du XIX siècle. Véritable hommage à Jules Verne et H.G Wells, l’attention portée aux détails : de la crédibilité scientifique, à la conception visuelle des machines de cette uchronie en passant par la documentation sur les idées et les théories de l’époque suffirait à nous convaincre d’acheter l’album. Mais le dessinateur ne s’arrête pas là, ouvrant son trait et sa palette de couleur à des ambiances, des influences proches des longs métrages d’animations du Studio Ghibli et du Château de Cagliostro en particulier, créant un univers fort et assez unique dans la bande dessinée franco-belge.

C’est un véritable voyage visuel au cœur de la conquête spatiale que nous proposent les héros du Château des étoiles dans un écrin à la hauteur de l’univers mis en place. Rien n’est laissé au hasard, comme l’indique l’auteur sur son site : « L’arrivée du numérique renforce la valeur de l’objet, le choix du papier, le format… Avec le Château des étoiles j’ai eu envie de proposer une expérience de bande dessinée purement “papier”, tirant pleinement parti de son format spectaculaire, impossible à dupliquer sur tablette. »

« — Le ciel n’est pas l’océan, Séraphin… Il n’y a pas d’île, pas de refuge pour ses naufragés…
– Je sais… »

Au cœur de l’histoire d’une famille de scientifiques français au service du roi de Bavière où le jeune fils Séraphin dont la mère –pionnière du voyage en ballon à hydrogène, disparue aux frontières de l’éther- va déjouer un complot de la Prusse qui tente de s’emparer de cette technologie. C’est une bande de gosses courageux et maladroits qui vont prouver au monde l’existence de l’éther, une substance qui emplit le cosmos permettant de voyager dans les étoiles.

Aussi populaire que soit ce sujet, dans la littérature ou au cinéma, il y avait peu d’œuvres ambitieuses en bande dessinée sur le sujet. Mais autour de ce conte réussi et cette ambiance digne des productions de Miyazaki, ce diptyque pourrait bien donner naissance à un long métrage animé ou une série. J’imagine que comme moi, après lecture vous ne pourrez pas vous empêcher de feuilleter à nouveau les planches de cet album…

Château des étoiles d’Alex Alice, Rue de Sèvres


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Images extraites de l’album © Alex Alice/Rue de Sèvres

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