Nous suivons l’histoire de Tami, un jeune garçon qui a quitté son village pour accomplir une quête glorieuse. Tami n’a rien d’un cas isolé : dans sa communauté, la coutume veut que tous les garçons, une fois devenus grands, quittent le village et viennent à bout d’une tâche dangereuse pour prouver leur valeur. Notre héros a décidé de trouver la fleur de la sorcière, et de s’en emparer. Mais bien des obstacles se dressent sur son chemin… dans des sommets enneigés, Tami va se retrouver nez à nez avec un géant possédé par un esprit. En affrontant le monstre, il va perdre connaissance et sera recueilli par Mira et sa famille.
C’est ainsi que Tami va découvrir le village de la petite Mira. Un endroit qu’il ne connaissait pas, et où les coutumes sont bien différentes. Au fil de ses rencontres, le jeune homme va remettre en question ses propres valeurs et ses traditions. Mais le danger n’est jamais bien loin : en affrontant le géant, Tami a mis en colère la sorcière, qui a décidé de s’en prendre aux villageois. Notre héros va à nouveau devoir faire preuve de courage.
La fleur de la sorcière est une histoire d’aventure plutôt captivante : les premières pages s’ouvrent sur l’épopée mystérieuse de Tami au cœur des montagnes enneigées, puis très vite arrive le combat contre le géant. Le ton est donné : l’histoire sera épique ! Ce rythme reste soutenu durant tout l’ouvrage, avec des ennemis redoutables, des machinations inquiétantes, et plusieurs rencontres hors du commun. Mais Enrico Orlandi n’oublie pas de conserver un ton jeunesse, et l’album a de quoi plaire aux enfants et aux pré-ados. Le trait est accessible, un peu dans la lignée de Nimona de Noëlle Stevenson. Et on s’attache à Tami et Mira, aussi différents l’un de l’autre soient-ils. Tami vient d’une communauté aux règles strictes, pas forcément justes. Chez Mira, les choses ne se passent pas du tout de la même manière et le jeune garçon va beaucoup apprendre, remettre ses certitudes en question, en la côtoyant.
Certains albums jeunesse plairont aussi bien aux adultes qu’aux enfants, mais celui-ci est plutôt à réserver au jeune public. La fin un peu abrupte risque en effet de décevoir les lecteurs qui ont déjà beaucoup de fictions au compteur. La fleur de la sorcière reste une jolie découverte, colorée et pleine de bonnes idées.
La fleur de la sorcière d’Enrico Orlandi, 404 comics
Traduit par Laurent Laget
Illustration principale : © Enrico Orlandi / 404 comics