Les Métabarons sont des guerriers ultimes de génération en génération et Othon est le premier de cette lignée d'exception. Arrivé sur la planète Marmola en simple pirate de l'espace, il se mariera et se montrera digne des Castaka, famille de son épouse et fiers guerriers dont le crédo est "vaincre ou mourir". Lors d'une transaction de marbre, seule richesse exploitable de la planète, Othon est enseveli ; le groupe de travailleurs décide alors de l'extraire en usant d'une huile aux propriétés remarquables, véritable trésor secret de cette planète, annulant la gravité de l'objet dans lequel elle est implantée. Les marchands témoins de cette prouesse ne sont que le début des problèmes car c'est l'empire tout entier qui cherchera à s'accaparer cette ressource. De cet échange commercial transformé en véritable enjeu politique découleront batailles et luttes cosmiques au centre desquelles les Metabarons brilleront par leurs prouesses, décisions stratégiques, puissance et cruauté... En effet, ils sont élevés de père en fils pour le combat et la survie dans des conditions extrêmes, où mutilations volontaires et parricide sont la base de cette discipline. Les auteurs signent ici un space opera aux dimensions dantesques. Les cultures, religions, diversités des environnements et des races, tout est développé avec cohésion. Chaque génération a son aventure, son climax, sa quête personnelle, et est racontée par le biais d'un dialogue entre deux robots ; une narration efficace pour maintenir le rythme et expliquer les ellipses de plusieurs années. Sur le plan graphique, c'est une véritable fresque ; les combats d'une violence démesurée, les voyages spéciaux et moments intimistes sont tous travaillés avec soin. Un chef-d'oeuvre. Jodorowsky développe ici le lore de l'Incal avec maîtrise alliant histoires de famille, batailles spaciales, politique et religions technologiques. De son côté Gimenez nous offre tout simplement un de ses travaux les plus abouti, tout est beau et impressionnant. Coup de cœur.
