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Incontournables
par Matthieu Morisset - le 9/08/2019
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par Matthieu Morisset - le 9/08/2019

Immersion dans le shōnen manga : 3 œuvres sportives à découvrir -Ép.1

Si beaucoup ont eu la chance de découvrir la bande dessinée franco-belge durant leur enfance, pour ma part, j’ai eu la chance d’être bercé par le manga. Si je devais donner une particularité très importante du manga qui rend ses fans peut-être encore plus passionnés, c’est la richesse de la japanimation qui nous a permis… Lire la Suite →

Si beaucoup ont eu la chance de découvrir la bande dessinée franco-belge durant leur enfance, pour ma part, j’ai eu la chance d’être bercé par le manga. Si je devais donner une particularité très importante du manga qui rend ses fans peut-être encore plus passionnés, c’est la richesse de la japanimation qui nous a permis de découvrir la grande majorité de nos héros préférés animés, ce qui est loin d’être le cas pour la bande dessinée franco-belge lorsqu’on sort des œuvres majeures.
Je dois dire que s’il y a un genre qui m’a depuis le début, plus passionné que les autres, c’est bien les mangas de sport ! Parmi les sports qu’on peut retrouver, le baseball et le football ont une très forte dominance, le basket-ball et les sports de combats sont d’autres sujets assez prisés par les mangakas même si quasiment tous les types de sport ont fini par être traités avec le temps, et oui, même les compétitions de kurata par l’intermédiaire de Chihayafuru de Yuki Suetsugu !
On démarre donc avec 3 œuvres emblématiques du genre, bien sûr, ce sont des choix qui restent très subjectifs, beaucoup d’autres auraient eu leur place mais avec ça vous avez une belle entrée en matière dans cet univers tout en sortant des grands classiques.

Au sommaire 📰

1. Kuroko’s Basket de Tadatoshi Fujimaki
2. Hajime No Ippo
de George Morikawa
3. Prince du tennis
de Takeshi Konomi

1. Kuroko’s Basket de Tadatoshi Fujimaki

30 tomes (à partir de 12 ans)

Kuroko’s Basket, de son nom original Kuroko no basuke, fait partie de l’un de ces mangas de sport extrêmement populaires au Japon. Longtemps parmi le TOP 10 des ventes japonaises exposées dans le top Oricon, un top qui tient son nom de la société japonaise Oricon fournissant des statistiques de ventes de l’industrie du divertissement et notamment les ventes manga. Kuroko’s Basket a trouvé la bonne recette qui a su convaincre les lecteurs.

On retrouve notre héros, Kuroko, un joueur d’apparence sans talent pour le basket, il n’est ni grand, ni rapide, ni endurant, il n’est pas non plus adroit. Une entrée en matière relativement classique, on présente un héros qui semble très faible pour, finalement, se révéler être extrêmement bon. Oui mais voilà, l’astuce qui a pu faire une partie de son succès se trouve dans le fait que certes, Kuroko est un joueur très fort mais qu’il ne peut rien faire seul ! Et ça, c’est un concept très intéressant développé par Tadatoshi Fujimaki, qui a permis de mettre en valeur plusieurs personnages principaux, plutôt que d’avoir un ou deux joueurs très forts et des plots autour. On réussit à s’attacher à beaucoup de personnages et même en préférer certains antagonistes ! On n’en dit pas plus, on vous laisse découvrir par vous-même !

L’auteur est fan de Slam Dunk de Takehiko Inoue et on sent bien des influences. Il adopte un style très épuré, lisse avec une esthétique des personnages travaillé au trait fin. Toute l’essence du dessin se retrouve dans les mouvements des personnages, des plus extravagants aux mouvements les plus simples du basket, avec des jeux de regards, une communication visuelle entre les protagonistes pour un rendu fluide, harmonieux et attractif.

« Si l’on admire une personne, on ne peut pas la surpasser. »

On joue les prolongations



Tadatoshi Fujimaki est principalement connu pour avoir créé cette œuvre de 30 tomes publiée à partir de 2009 dans le Weekly Shōnen Jump. Il a continué à surfer sur la popularité de son œuvre en publiant un spin-off, Kuroko’s Basket – Extra game en deux tomes. Sequel de la série originelle où les meilleurs joueurs du championnat japonais se retrouvent réunis dans la même équipe pour affronter une équipe américaine qui leur donne du fil à retordre. Les aventures de notre héros aux cheveux bleus ne s’arrêtent pas là car un second spin-off a lui aussi vu le jour, Kuroko’s Basket Replace PLUS, adaptation en manga du light novel, Kuroko no Basuke Replace de Hirabayashi Sawako, scénarisé par Tadatoshi Fujimaki mais cette fois dessiné par Ichiro Takahashi, un de ses assistants sur la série d’origine. La série est toujours en cours de parution, le 10ème tome étant sorti le 26 juin 2019 chez Kazé, éditeur français des 3 séries.

Quand on parle de manga, on en vient forcément à parler des animes ! Mais alors que vaut la série anime Kuroko’s Basket ?

De la même manière que le manga, et peut être même plus encore, l’œuvre se démarque par une grande qualité visuelle, les scènes de dribbles rapides sont à couper le souffle ! On en reparle quand vous aurez regardé le duel Kagami vs Aomine ! Si le manga est assurément l’un des meilleurs mangas de sport de ces dernières années, l’anime est peut-être le meilleur anime de sport jamais réalisé sur le plan technique et le plan visuel. Vitesse, fluidité, esthétique, doublages, bande-son, tout y est. Une animation qui a su convaincre le géant de la SVOD Netflix puisque les 3 saisons sont disponibles sur la plateforme et je vous les conseille vivement en complément de l’œuvre originale pour vous faire votre propre idée.

2. Hajime No Ippo de George Morikawa

109 tomes (à partir de 12 ans)

On s’attaque probablement à l’œuvre que j’ai le plus appréciée de ce genre. Je ne vais pas vous mentir, après sa lecture, j’ai eu une furieuse envie de faire de la boxe ! Dans ce manga de boxe donc, on retrouve l’archétype du shōnen, un héros qui ne connait rien à ce sport mais se découvre une passion pour ce sport. Bénit de capacités essentielles pour la boxe, sans pour autant être un génie, ce manga met en valeur le travail et la persévérance pour atteindre ses objectifs personnels, une certaine leçon de vie en soit. Ippo, collégien maltraité à l’école, fait la rencontre de Takamura Mamoru, boxeur au club Kamogawa, qui vient le sauver de son massacre par des voyous au bord d’une rivière. Ippo perd connaissance pendant son intervention et Takamura l’emmène au club, où il fait la découverte de la boxe, tout en lui apprenant à frapper dans un sac de frappe. C’est ici que notre héros va commencer son ascension vers les plus hautes sphères du monde de la boxe avec une question en tête qui le poussera à repousser ses limites et à toujours se relever, « Qu’est-ce que ça signifie être fort ? ».

Ippo repose autant sur les combats sur le ring que sur les aventures loufoques des membres du club de boxe. Contrairement à un Ashita no Joe de Asao Takamori et Tetsuya Chiba ou un Riku-Do de Toshimitsu Matsubara bien plus sombres dans leurs intrigues et univers avec des personnages aux backgrounds peu enviables, on a ici un manga au mélange explosif entre humour et combats sanglants où on apprend avec notre héros les bases de la boxe, du direct à l’uppercut en passant par le jab et le crochet.

Un style graphique atypique mais séduisant

Une série toujours en cours, disponible aux éditions Kurokawa, qui compte aujourd’hui 109 tomes traduits (pour 123 au Japon). George Morikawa est le mangaka à l’origine de cette œuvre publiée pour la première fois en 1990 dans le Shōnen Jump. À travers ces 29 années de publications, la progression graphique est très marquée. On reconnait difficilement le coup de crayon des premiers chapitres dans les dessins actuels. À l’origine, assez brouillon et presque caricaturale dans les visages et leurs expressions, on aurait pu penser à une œuvre d’humour.

Avec le temps, l’œuvre entière a gagné en fluidité, les combats, le rythme, le suspense et le design des personnages ont évolué laissant place à un dessin plus précis et mature, plus sérieux qui sied mieux à la direction prise par l’œuvre. Le côté un peu loufoque et approximatif des premiers chapitres a été abandonné durant les scènes de combats et n’est utilisé qu’en dehors du ring, mis à part pour certains combats caricaturaux qui servent de transition entre les combats importants. On pourrait presque ressentir le besoin de l’auteur de s’accorder des pauses loufoques pour relâcher la pression ! Le mix sérieux/comique m’a personnellement convaincu, on doit d’ailleurs à George Morikawa des expressions faciales uniques et très reconnaissables. Du point de vue de l’anime, 3 saisons et plusieurs films sont disponibles à ce jour. 3 saisons que je conseille vivement, car on retrouve bien l’ambiance pesante des combats aux résultats incertains de ce manga avec une qualité graphique exceptionnelle, il y a clairement match avec Kuroko’s Basket pour ma part.

« Ceux qui travaillent dur ne sont pas tous récompensés. Toutefois ! Tous ceux qui ont réussi ont travaillé dur ! »

Un petit grain de sable dans l’engrenage

Malgré toutes ces qualités, c’est un manga qui paye sa longueur et son âge. Petit à petit, on perd l’essence d’origine de l’œuvre. Bien sûr, le mélange combat/humour marche toujours et Morikawa a encore de bonnes idées mais depuis maintenant une cinquantaine de chapitres, on ne sait plus vraiment où l’auteur veut en venir, ce qu’il veut montrer, le sait-il ? Ce qui est sûr, c’est que bon nombre de fans ont été déçus de la tournure prise par la série et après une longue traversé du désert, le rayon d’espoir qui fera redémarrer la série comme à son apogée semble pointer à l’horizon ! En attendant, vous avez déjà 109 tomes de pur bonheur !

3. Prince du tennis de Takeshi Konomi

42 tomes (à partir de 10 ans)



Le manga emblématique du tennis à la fois en France et au Japon. Un manga que j’ai découvert à l’époque, car ça remonte quand même à bien 10 ans maintenant, grâce à sa série d’animation !

Echizen Ryoma, 12 ans, est un véritable prodige du tennis. Fils d’un joueur mondialement connu, surnommé le samurai, Echizen a vécu aux Etats-Unis avant de venir vivre au Japon. Il rejoint le célèbre club de tennis de son collège, Seigaku, ou on se surprendra à s’attacher à plusieurs membres de l’équipe. C’est un des gros points forts de ce manga, bien que le héros soit mis en avant et plus central par définition que les autres joueurs du club, ils ont chacun une histoire et des objectifs qui seront approfondis. Heureusement, car Takeshi Konomi nous propose tout au long de l’histoire des matchs de tennis par équipe, en mode Coupe Davis, deux doubles et 3 simples, le premier à 3 victoires remporte l’affrontement. Comme c’est monnaie courante pour les mangas de sport, le but est bien évidemment d’éclater tout le monde et de devenir champion du Japon !

Une oeuvre singulière tant dans son style que son angle narratif

Une œuvre singulière dans sa construction. Même s’il est assez répandu de penser que les mangas ont un penchant très prononcé pour l’exagération des capacités de leurs protagonistes, les mangas de sport à ce point irréalistes avec des balles en feu à la Olive et Tom de Yōichi Takahashi, ou encore à la Inazuma Eleven de Tenya Yabuno (On pense aussi à L’école des champions, série animée produite par le studio Nippon Animation), ou « des chutes d’eau » pour montrer toute la puissance de la balle ou encore des joueurs qui font revenir toutes les balles vers eux grâce à leurs « techniques » restent minoritaires et pour cause, les œuvres ayant réussi à bien marcher sur le long terme et à inscrire leurs noms durablement dans les mémoires des lecteurs sont peu nombreuses. L’autre caractéristique étonnante de ce manga est le concept même de la compétition, l’aspect le plus plébiscité du tennis étant l’aspect individuel de ce sport, créer une œuvre reposant uniquement sur les compétitions d’équipe était un pari risqué car elle imposait de proposer de nombreux protagonistes et antagonistes intéressants pour perdurer ! Contrat rempli pour Takeshi Konomi !

On retrouve dans Prince du tennis, publié à partir de janvier 2000, un dessin un peu moins travaillé, recherché, documenté que dans les deux mangas présentés précédemment avec des zones d’ombres un peu plus sombres, sans fioritures, avec des décors tout sauf extravagants. Même si le dessin est simple, il n’en reste pas moins précis, fin et nous permet de nous concentrer pleinement sur l’action, les mouvements des personnages et les super techniques développées tout au long de l’histoire. Simple mais efficace.

« – Le jeu ne consiste pas à faire tomber ma veste de mes épaules !
– Dommage car si c’était le cas, je serais sûr de gagner ! »

Une suite qui en vaut la peine

L’œuvre est terminée et compte 42 tomes parus chez Kana, de belles journées de lectures à l’horizon si vous découvrez cette œuvre. Source de multiples portages puisque Prince du tennis a été entièrement adapté avec 178 épisodes d’animation et a bénéficié d’un film d’animation ainsi que d’un film live. Et, ce n’est pas tout, Takeshi Konomi a réalisé une suite à son premier manga qui commence au moment où Prince du tennis se termine. Elle se nomme The New Prince of Tennis mais n’a pas été traduite en France et n’est donc pas disponible à la vente. Cette suite compte elle aussi une série animée de 13 épisodes ainsi que 10 OAV nommées New Prince of Tennis OVA vs Genius 10. Les OAV désignent une série d’épisodes d’animation qui n’a pas eu de diffusion à la TV ou au cinéma et qui s’adresse à un public généralement minoritaire, mais cela ne veut en aucun cas dire que la qualité est mauvaise. On espère une traduction prochaine de la suite de prince du tennis qui en vaut le détour avec encore plus de super techniques !

Bonnes lectures !

Illustration principale : Extrait de Hajime No Ippo © George Morikawa / Studio MAPPA, MADHOUSE

© Tadatoshi Fujimaki / Kazé
© Tadatoshi Fujimaki / Kazé
© George Morikawa / Kurokawa
© George Morikawa / Kurokawa
© Takeshi Konomi / Kana
© Takeshi Konomi / Kana
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