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Édito
par Thomas Mourier - le 13/02/2020
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par Thomas Mourier - le 13/02/2020

EncycloBubble : Pourquoi saigne-t-on du nez dans les mangas ? Estampes et autres tentacules..

Les saignements de nez ou les tentacules pornos sont les questions stars des moteurs de recherche ou des forums quand on parle de manga. On vous propose d’y voir plus clair en ouvrant l’EncycloBubble.

Hokusai le précurseur 

Pour comprendre les origines des tentacules érotiques ou les références pornographiques très fréquentes qui sont chères à certains mangakas, il faut remonter au 19e siècle au Japon autour du grand peintre Katsushika Hokusai.
Un artiste qui va profondément marquer la culture nipponne innovant dans tous les domaines, laissant des oeuvres devenues mondialement cultes comme “La Grande Vague de Kanagawa”, ses estampes érotiques ou encore l’origine du terme manga. 

📚 Pour les curieux, le mangaka Shōtarō Ishinomori a dessiné une biographie en manga du grand maître : Hokusaï.

Extrait de l’anime Dragon Ball © Akira Toriyama / Glénat / Bird Studio  / Shueisha

🐽 Saignements de nez et petites culottes

Beaucoup de personnages cultes de Dragon Ball à One Piece sont pris de saignements de nez violents à la vue d’une image érotique ou d’une petite culotte, Tortue Géniale en tête.
Dans Naruto, on trouve même une gradation entre les personnages du Jiraya pervers qui court après la gent féminine à Kakashi et ses romans « érotiques ». Avec quelques saignements de nez, plus ou moins forts, à la clef.

Ce code graphique a été adopté pour mettre en scène les érections sans les montrer, la représentation des organes génitaux ou des poils est interdite dans les mangas.
Aujourd’hui le saignement de nez est aussi bien utilisé pour les personnages masculins que féminins pour marquer l’excitation et ses nuances.
Très graphique, cette convention permet de jouer avec cette information, dans des mangas assez grand public, sans dépasser les limites. Même si personne n’est dupe. 

Hokusai “Le Rêve de la Femme du Pêcheur” ou “L’Ama et le Poulpe”

🦑 Le “tentacules porn” 

Tout part d’une estampe d’Hokusai que les spécialistes appellent “Le Rêve de la Femme du Pêcheur” ou “L’Ama et le Poulpe” qui montre une relation érotique entre une femme et deux poulpes. Cette gravure qui fascine ou horrifie est rapprochée d’une légende japonaise et reste un cas à part dans les gravures érotiques de cette époque.

Puis comme pour le saignement de nez, le tentacule est utilisé comme code graphique pour remplacer le pénis alors impossible à dessiner. Et cette convention sera à l’origine d’un type particulier de manga érotique baptisé « tentacles porn » dans les années 1980. Le mangaka Toshio Maeda a largement contribué à cette nouvelle vague avec sa série Demon Beast Invasion (non traduite) ou La Blue Girl

Extrait de l’anime One Piece © Eiichirō Oda / Shūeisha / Glénat

🦋 L’effet papillon (pour changer des poulpes)

Assez loin des codes occidentaux, ces images arrivent en occident et provoquent des interrogations. Des médecins ont même été interrogés dans les médias pour confirmer qu’on ne peut pas saigner du nez en étant excité – asiatiques ou non, pour faire taire les hypothèses racistes. 

Idem pour l’appétence envers les poulpes, cette catégorie de hentai n’étant pas représentatives de la sexualité d’un groupe social. On se permet de le rappeler. Et constitue un pan du manga ou de l’anime pornographique sans déborder dans les mangas que vous trouvez en librairie (ou très très rarement.) 

Mais ces images fortes sont désormais indissociables de l’imaginaire du manga, de manière péjorative ou non selon les goûts, et restent ancrées dans la culture populaire.

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Illustration principale : Extrait de Naruto © Masashi Kishimoto / Shueisha / Viz Media / Kana

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