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Édito
par Thomas Mourier - le 7/01/2020
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par Thomas Mourier - le 7/01/2020

EncycloBubble : Pourquoi lit-on les mangas à l’envers ?

On nous demande souvent dans quel sens lire un manga ou comment lire un manga. Les mangas se lisent à l’envers pour un lecteur occidental, mais pour un lecteur Japonais, ils se lisent à l’endroit. On ouvre l’EncycloBubble

🈷️ À l’envers ou dans le sens de lecture original ?

Idée reçue : Ce n’est pas du tout parce que les éditeurs veulent que vous ne compreniez pas les livres que lisent vos enfants…

Extrait de Naruto de Masashi Kishimoto chez kana

Si les mangas se lisent de droite à gauche (et de haut en bas) c’est qu’il s’agit tout simplement du sens de lecture japonais des kanjis, des katakanas et des hiraganas : les trois ensembles de caractères qui sont l’équivalent de notre alphabet.

La traduction du manga respecte le sens de lecture originale. Comme pour les cases, les bulles se lisent également de droite à gauche au sein de chaque case. C’est pour cette raison que vous retrouvez des bulles souvent allongées en verticales alors qu’elles sont plutôt horizontales dans les BD franco-belges et les comics.

✒️Un découpage difficile à transposer de gauche à droite 

Idée reçue  : Ce n’est pas parce que les éditeurs sont feignants qu’ils respectent l’œuvre originale. Imaginez qu’on ne propose que des traductions en français des chansons étrangères, vous vous verriez écouter David Bowie ou Beyoncé chanté par Maître Gims ou Aya Nakamura ?

Extrait de Osamu Tezuka une vie en manga chez Pika

Comme pour toutes les bandes dessinées, quelle que soit la langue d’origine, les auteurs pensent leurs pages comme une unité. Le découpage, les effets de surprise, les positions et les mouvements véhiculent des idées et donnent du sens à la lecture. 

Les inverser en miroir, perdrait en efficacité visuelle d’une part, mais nécessiterait un gros travail de recomposition pour la transposition, avec certains éléments à redessiner, les onomatopées à replacer…

Cette option existe cependant, et l’exemple le plus célèbre sont les mangas de Jirō Taniguchi qui ont été adaptés en France par Frédéric Boilet pour la collection Casterman Écriture. Le dessinateur, grand connaisseur du manga et de la culture japonaise a retravaillé les planches avec l’aval du mangaka pour « adapter » les pages, au sens de lecture français en conservant l’esprit, le sens et les qualités graphiques. Mais ce travail est une exception réservé à quelques auteurs ou séries.

D’autres éditions, à l’époque des premiers Dragon Ball chez Glénat par exemple (mais ce n’est pas la seule série loin de là)  offraient des composites avec des planches en miroir et d’autres non, donnant lieu à des planches un peu éloignées des originaux. Un effet corrigé dans les nouvelles éditions, qui ont également bénéficié de retraductions.

Extrait du catalogue d’exposition du FIBD Osamu Tezuka – Manga no Kamisama
© Osamu Tezuka / Tezuka Production / 9eArt+

🎏Lire des mangas c’est aussi s’immerger dans la culture japonaise

De plus, pour un lecteur de manga, il est « normal » de lire dans le sens original, car c’est aussi une composante de la culture nippone. Et prendre le pli ne nécessite que quelques minutes d’efforts. Les éditeurs français intègrent quasi systématiquement un mode d’emploi ou une indication de lecture à la fin du manga (et donc au début pour le lecteur non averti.) 

Mode d’emploi d’un manga chez Kana

Découvrir le manga :
Tous nos articles de références pour savoir par où commencer à lire ici.

On espère avoir remis les choses à l’endroit, n’hésitez pas à venir en parler sur les réseaux pour plus d’infos.
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Image principale extraite de Bakuman de Tsugumi Ōba /Takeshi Obata © Kana /Shūeisha

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