L'avis de: L'Etagère imaginaire

Toujours méfiant à l’arrivée d’une nouvelle mini-série chez DC, les premiers échos de lecteurs étaient plutôt bons, et le fait que Trevor Hairsine (que j’ai découvert sur Divinity et d’autres titres Valiant) soit sur toute la partie graphique était plutôt bon signe. En commençant ma lecture je n’avais pas repéré que le titre était écrit par Tom Taylor, celui qui me bluffe à chaque épisode depuis que j’ai commencé Injustice! Avec un dessinateur venu du catalogue Valiant, bien moins formaté et plus « adulte » que le Big Two et l’auteur du comic de Super-héros le plus gonflé lu depuis longtemps, il n’est pas surprenant que Dceased soit une bonne claque qui rafraîchit (… si je puis dire en parlant de Zombies…) le genre et surtout l’ambition scénaristique. Pour ceux qui ne connaissent pas Injustice, le concept est en gros de transposer le choc nécrologique d’un Game of Thrones sur la Justice League. Taylor reprend ce concept avec la propagation du virus à vitesse grand-V en tuant les uns après les autres un certain nombre de héros, sans aucune possibilité de savoir si les plus connus seront épargnés. A la différence de Injustice où la longueur nécessite de préserver certains héros et méchants, ici s’agissant d’un one-shot la liberté est totale. Et je dois dire que le morceau est sacrément gonflé si bien que jusqu’à la dernière page on se demande jusqu’où iront les auteurs… Reprenant les principes très codifiés des histoires de zombies (le rassemblement de survivants dans des îlots après que différentes tentatives aient échoué), Dceased est un peu plus qu’une récréation pour dessinateurs, le jeu de massacre sans lendemains que prévoyait le concept. En dynamitant certaines règles induites par le genre super-héroïque (en gros, on peut faire souffrir les héros mais tout doit être réversible), Taylor donne soudain une ambition nouvelle à son ouvrage… dont la fin vous laissera sonné. L’épisode intercalaire (qui n’est pas dessiné par Hairsine) rassemble un certain nombre de ce qu’il y a de plus foutraque chez DC mais cela permet de laisser un petit espoir… qui arrivera sans doute dans la suite annoncée. La partie graphique est superbe, tant dans l’encrage, le dessin et les couleurs. L’anglais déjà très bon sur Divinity parvient à rester fidèle aux personnages DC en donnant par son style une épaisseur aux dessins apocalyptiques. Et il était loin d’être évident de parvenir à ne pas tomber dans la monotonie de villes dévastées, de corps enragés et de sang à tous les étages. De la première à la dernière planche les dessins sont un régal. Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/07/09/dceased/

👍