la toute fin des années 90, apparut un manga étrange, à la fois minimaliste et saturé, écrit et dessiné par un jeune mangaka, Tsutomu Nihei, fraichement sorti d'une école d'architecture. Les influences étaient là, indéniables (H.R. Giger et Enki Bilal au premier rang), mais l'oeuvre possédait une singularité proprement stupéfiante, limite choquante par sa volonté butée de ne pas accompagner le lecteur dans la compréhension de cette quête technologique. BLAME! est un manga jusqu'au-boutiste, effrayant par la froideur glaciale et muette de son récit et le cauchemar architectural de son dessin.
Trois étoiles car il s'agit d'un chef d'œuvre pour lequel ce grand format est adapté. Il rend mieux compte de l'immensité des décors, vertigineux et effrayants. Mais seulement trois, car l'édition Glénat que j'ai entre les mains est désolante. Cassure au milieu de la reliure dès la première lecture. Aucun effort éditorial, de présentation, préface ou autre bonus qu'on pourrait attendre pour une édition de ce type. Dommage.