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Incontournables
par Thomas Mourier - le 1/09/2017
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par Thomas Mourier - le 1/09/2017

Ayako d’Osamu Tezuka

Si nous avions déjà évoqué l’œuvre de Tezuka ici, impossible de ne pas en reparler à l’occasion de la grande rétrospective qui aura lieux en janvier prochain à Angoulême. Relecture d’Ayako une des grandes œuvres du maître. Une sombre histoire de famille sur fond politique post seconde Guerre Mondiale. Une plongée au cœur de l’être… Lire la Suite →

Si nous avions déjà évoqué l’œuvre de Tezuka ici, impossible de ne pas en reparler à l’occasion de la grande rétrospective qui aura lieux en janvier prochain à Angoulême. Relecture d’Ayako une des grandes œuvres du maître. Une sombre histoire de famille sur fond politique post seconde Guerre Mondiale.

Une plongée au cœur de l’être humain autour de cette enfant passe sa vie dans une cave avant de découvrir, adulte, le monde qui l’entoure, entre effroi et excitation.

Confronter le Japon rural, presque féodal avec la modernité apportée par l’occident suite à l’occupation américaine de l’archipel est un des thèmes récurrents de l’œuvre du créateur d’Astro Boy. Sous couvert de raconter le destin de cette jeune fille sacrifiée par sa famille pour protéger de sombres secrets, il aborde tous les sujets graves de son époque : corruption, nationalisme, pression des yakuza, abus du colon américain, défaite et corruption des politiques japonais, main mise des aristocrates et des bourgeois sur les terres sous prétexte de l’économie à rebâtir, meurtre, prostitution. Un panorama de l’envers du décor de la toute puissante reconstruction nippone.

Chose rare dans ses œuvres, pas vraiment de héro ici. Sans manichéisme, chaque personnage a sa part d’ombre dans ce jeu de dupe qui va conduire au sacrifice d’Ayako, puis sa résurrection. Nous suivons les chutes, les succès, les morts et les histoires d’amour des membres de la famille sur près de quinze ans avec une rythmique et un suspens sans temps morts qui nous empêche de lâcher l’album.

« Pourquoi t’es pas mort pour la patrie ? »

Fidèle à son trait tout terrain, il alterne les paysages très fouillés et les personnages stylisés avec les attitudes cartoon et les silhouettes qui prennent le relais pour se concentrer sur l’action et les dialogues. Dans la plupart de ses histoires, le dessinateur se plaît à représenter la grâce et la beauté face aux personnages caricaturaux, et son talent immense lui permet de faire coexister ses deux états avec beaucoup de charme. Son sens inné du découpage ne l’empêche lui permet de s’attarder sur de belles images qui proposent des incursions presque oniriques au milieu de cette fiction très réaliste.

Œuvre emblématique des mangas adultes de l’auteur avec Phénix l’Oiseau de feu et La Vie de Bouddha (lire les chroniques ici pour en savoir plus), cette mini-série est une parfaite porte d’entrée pour découvrir l’univers et le dessin d’Osamu Tezuka.

Images extraites de l’album © Osamu Tezuka/Delcourt

garanti sans spoiler (sauf pour ceux qui parlent le japonais)
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