L'avis de: L'Etagère imaginaire

Ma lecture a été assez déçue sur ce premier tome puisque outre une couverture assez terne et bien moins graphique que ce à quoi l’autrice nous a habitué, on constate très rapidement la légèreté du trait et le minimalisme des détails des planches intérieures. Les splendides paysages forestiers de Centaures laissent place à un blanc immaculé parcouru de quelques traits représentant des structures métalliques ou des enchevêtrements peu précis dans les décors de décharges. La technique de Sumiyoshi n’est pas en cause puisque comme je l’ai dit, dès son premier manga elle démontre une magnifique maîtrise graphique très variée. Simplement nous assistons avec Ashidaka à un véritable changement d’environnement pour cette autrice habituée jusqu’ici aux démons et créatures de formes organiques au trait élancé. La rigidité des designs (plutôt réussis) semble lui poser problème et le choix de privilégier l’action continue renforce un aspect compliqué des pages, parfois difficiles à « lire ». Le contexte est mis en place dès les premières pages qui nous expliquent en mode express le combat divin originel et la persécution dont sont victimes les multi-bras. S’ensuivent une multitude de combats contre des insectes métalliques sans grande tension et je dois dire un cheminement assez ennuyeux sur trois des quatre chapitres du volume faute de prendre le temps de poser les personnages et les enjeux. Puis survient ce dernier chapitre où le rythme change justement pour laisser place à des discussions avec un clan de multibras qui permet d’introduire (enfin) une galerie de personnages intéressants. Surtout les premiers mystères surviennent en même temps qu’un dessin plus précis, en plus gros plans… Tout ceci donne le sentiment que Ryo Sumiyoshi ne savait pas bien comment introduire son histoire (je me souviens que l’exposition de Centaures était assez rapide et brutale) et nous imposait un brouillon de cent-cinquante pages avant de démarrer son histoire. Dans un concept proche de part l’interface corps-mécanique et les défauts cités j’avais trouvé que Samurai 8 nous en donnait plus. La chute titille la curiosité par bien des points et donne envie de laisser sa chance à cette série iconoclaste ne serait-ce que par ce concept improbable de personnages organiques pour lesquels l’explication des bras métalliques laisse dubitatif, ouvrant bien des portes pour la suite… Lire sur le blog: https://etagereimaginaire.wordpress.com/2020/11/28/ashidaka-the-iron-hero-1-2/

👍