Tout commence à la naissance de Rutsubo : lorsque sa mère meurt en couche, la petite fille devrait logiquement vivre avec son père. Cependant, les grands-parents ne l’entendent pas de cette oreille et interdisent au père de s’occuper de sa fille. C’est ainsi que grandit Rutsubo, sans parent, et convaincue que son père l’a abandonnée suite à la mort de sa mère. Neuf ans plus tard, elle retrouve son père le temps d’un été, pour peut-être apprendre à créer des liens. Le problème c’est que la fillette a été profondément marquée par tous ces événements. Elle ne prononce pas un seul mot, et surtout elle en veut terriblement à son géniteur. Père et fille pourront ils apprendre à s’aimer durant ces vacances ?
Les éditions Akata publient des mangas qui explorent avec justesse et subtilité les rapports humains, sans préjugés. De fait, Le goût des retrouvailles s’inscrit à merveille dans l’identité de l’éditeur. Nozo Itoi brosse le portrait d’une fillette au caractère bien trempé, qui est pourtant frappée de mutisme. En tant que lecteur, on voit ses réflexions qui s’inscrivent dans des bulles de pensées, mais les autres protagonistes n’ont aucune idée de ce qui peut bien se tramer dans cette petite tête. De fait, ce personnage est à la fois atypique et fascinant. Mais ce n’est pas tout : dans ce premier tome, nous rencontrons une multitude de personnages gravitant autour du père de Rutsubo, tous uniques chacun à leur manière. Surtout, l’histoire est touchante : on s’attache aussi bien à la fille qu’au père, et on s’attendrit à chaque fois qu’ils se rapprochent un peu, malgré les neuf ans de séparation qu’ils viennent de traverser. Avec ce premier tome, Nozo Itoi propose un récit attendrissant sans être naïf, et c’est presque difficile de quitter les personnages une fois l’album fini. Vivement la suite !
Le goût des retrouvailles de Nozo Itoi, Akata
Sortie février 2022
Illustrations : © Nozo Itoi / Akata
Traduction – Adaptation – Lettrage : Alexandre Goy / Erwan Charlès
