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Critiques
par Thomas Mourier - le 31/05/2017
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par Thomas Mourier - le 31/05/2017

Seraphim : 266,613,336 Wings de Satoshi Kon et Mamoru Oshi

Le choc des géants : Mamoru Oshi et Satoshi Kon, deux grandes figures de l’animation japonaise s’associent pour une série inédite en manga. Ces deux réalisateurs restent les références du cinéma d’animation –avec Katsuhiro Otomo (on vous en parlait ici)– et pour vous donnez quelques exemples, Mamoru Oshi à proposé une version incroyable de Ghost in… Lire la Suite →

Le choc des géants : Mamoru Oshi et Satoshi Kon, deux grandes figures de l’animation japonaise s’associent pour une série inédite en manga.

Ces deux réalisateurs restent les références du cinéma d’animation –avec Katsuhiro Otomo (on vous en parlait ici)– et pour vous donnez quelques exemples, Mamoru Oshi à proposé une version incroyable de Ghost in the shell et Satoshi Kon compte parmi ses chefs-d’œuvre le surréaliste Paprika et l’intense Perfect Blue.

Écrite par Mamoru Oshi et dessinée par Kon, Seraphim : 266,613,336 Wings aborde plusieurs thématiques classiques de la science-fiction en proposant un angle d’attaque nouveau. Une dystopie où la géopolitique et la religion ont une grande importance, suite à une grande épidémie qui à pratiquement éradiqué le genre humain. Une approche de l’apocalypse sous forme de thriller mystique où un commando d’élite répondant aux noms des Rois Mages doivent endiguer ce virus qui provoque des mutations irréversibles. Pas de zombies, les individus touchés deviennent des anges morbides avant de succomber aux visions et se pétrifient. Si vous vous demandiez, les 266, 613, 336 ailes du titre font référence au nombre d’anges officiellement répertoriés à la renaissance.

Références au catholicisme et à l’imaginaire chrétien de la Renaissance donc, mais également au Voyage en Occident, célèbre conte chinois qui met en scène le Roi Singe (les fans de Dragon Ball voient de quoi je veux parler) Une jeune fille qui semble immunisée devient la proie des seigneurs de guerre et des gouvernements en place, et doit être protégée par ces agents hors du commun jusqu’à trouver comment vaincre la maladie en la ramenant chez elle.

« Peut-être même qu’ils rêvent…
-Ha ha ha ! Les oiseaux font des rêves, vous croyez ?
-Certainement ! Les poissons aussi !
-Gaïa, la Terre elle-même, rêve parfois…
/Roi Mage 01, 02, 03. Plein ouest maintenant, over !

Élève prodige de Katsuhiro Otomo, le jeune Satoshi Kon affirme son trait et son style dans ce manga où il se retrouve pour la première fois aux commandes. Son trait déjà bien affirmé offre une mise en scène peu commune et cherche à trouver des ambiances tout en utilisant les trames de manière très personnelle. Le découpage alterne entre les scènes d’action très cinématographique et les moments intimistes, plus contemplatifs.

Au cœur de cette collaboration, on retrouve les obsessions des deux auteurs, l’humour noir, un goût pour le bizarre et une audace graphique qui ont fait leurs succès respectifs. Et bien que ce manga reste inachevé suite à un désaccord des auteurs puis au décès de Satoshi Kon en 2010, ces premiers chapitres constituent un des mangas les plus intéressants de la SF, ce serait dommage de passer à côté.

Images extraites de l’album © Satoshi Kon/ Mamoru Oshi/ IMHO

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