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Critiques
par Baptiste Gilbert - le 23/10/2023
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par Baptiste Gilbert - le 23/10/2023

Vermines, quand les gangsters dégainent la magie…

Mathieu Salvia et Johann Corgié lancent Vermines, une nouvelle série où se côtoient gangsters, magiciens, monstres et armes à feu. Un démarrage réussi avec ce premier tome particulièrement nerveux, entre fantastique et action.

La 4ème de couverture du premier tome de Vermines nous spoile sans vergogne : à la page 26, le héros meurt. Mais ce n’est évidemment que le début de son histoire, car Marcus Garner se réveille dans un univers parallèle peuplé de monstres et d’éléments fantastiques : “les coulisses de la réalité”.

Vous vous en doutez, il se retrouve entouré de phénomènes étranges et impliqué dans des affaires qui le dépassent, mais il n’en a pas grand chose à faire : il veut juste rentrer chez lui, retrouver ses potes et son business.

Mathieu Salvia aime les monstres, lui qui avait déjà livré les deux tomes de Croquemitaines en 2017. Il y revient en les plaçant cette fois-ci dans un univers parallèle au nôtre, ou plutôt cohabitant avec le nôtre, mais invisible aux yeux des humains normaux. Johann Corgié, de son côté, s’en donne à cœur joie pour représenter ces créatures monstrueuses et les confronter à une violence bien plus concrète, celle des armes à feu typique des œuvres de gangsters.

Monstres, Gangsters & Cie

Et quelle efficacité dans la représentation de la baston et de la violence ! Le mélange de gunfight, de créatures monstrueuses et de pouvoirs magiques fonctionne à merveille. Du découpage orienté comics au dessin tout en mouvements, en passant par la violence graphique sanglante et percutante, tout est nerveux et dynamique à souhait. À partir de la “mort” du protagoniste, celui-ci est plongé dans une spirale d’action qui ne lui fait pas de cadeaux. L’album devient alors un train lancé à toute vitesse, qui ne fait que de rares pauses, et qui arrive au bout de son trajet sans qu’on l’ait vu passer.

© Vermines, de Mathieu Salvia & Johann Corgié

Au milieu de tout cela, les auteurs réussissent à nous intriguer en posant les bases d’un univers prometteur. On ne fait pour l’instant qu’effleurer son fonctionnement et ses figures importantes, mais les premiers éléments, sans être particulièrement originaux, donnent envie d’en savoir plus !

Le décalage entre l’univers fantastique, qui aurait toute sa place dans un roman young adult à la Percy Jackson ou Divergente, et le caractère bourrin du protagoniste, gangster pur jus, est également très réussi et apporte une vraie fraîcheur. Ici, pas de mentor pour former le héros ni de quête initiatique : dès son arrivée, Marcus se débrouille, sort son arme et participe activement aux affrontements, avec pour seul but de rentrer chez lui. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir une certaine fascination pour ce qu’il découvre, et une certaine complexité, avec ses traumas bien à lui.

Un très discret indice, à la toute fin de l’album (doublé d’un mot des auteurs), relie Vermines au premier tome de In Memoriam (Mathieu Salvia, Djet), sorti lui aussi en début d’année, et pour lequel on avait interviewé les auteurs. Simple clin d’œil ou début d’un univers partagé pour ces deux séries scénarisées par Mathieu Salvia ? L’avenir nous le dira !

Avec ce premier tome de Vermines super efficace, qui lorgne autant sur les films de gangsters que sur les récits de fantasy young adult, Mathieu Salvia & Johann Corgié lancent avec fracas une nouvelle série prometteuse. 

Vermines, de Mathieu Salvia & Johann Corgié, Dupuis


© Vermines, de Mathieu Salvia & Johan

© Vermines, de Mathieu Salvia & Johann Corgié
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