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Critiques
par Thierry Soulard - le 23/12/2020
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par Thierry Soulard - le 23/12/2020

Un putain de salopard, de Régis Loisel et Olivier Pont

Série au titre outrancier mais bien descriptif, « Un putain de salopard » mêle ce que la BD classique et la BD contemporaine font de mieux. Scénario béton, personnages forts, dessin expressif plutôt qu’hyperréaliste: la série de Régis Loisel et Olivier Pont est apte à séduire aussi bien les acheteurs occasionnels et que les gros collectionneurs.

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Un Putain de Salopard, de Régis Loisel et Olivier Pont, aux éditions Rue de Sèvres

Un putain de salopard, de Régis Loisel et Olivier Pont, aux éditions Rue de Sèvres

On ne sait pas trop ce sur quoi l’on va tomber, en ouvrant Un putain de Salopard. Le dessin plutôt guilleret, le décor amazonien dépaysant, l’ambiance « jeunesse en vacances », et la joyeuse scène de sexe qui nous tombe sous les yeux au bout de dix pages laissent présager un voyage intimiste, une virée initiatique.

Et puis peu à peu les mystères s’accumulent. Max, le héros, est à la recherche de son père, qu’il n’a jamais connu, avec pour seul indice deux photos ne représentant pas le même homme. Un père qui serait peut-être un contrebandier disparu en pilotant un avion au-dessus de la jungle amazonienne. Avion dans lequel se trouvaient un magot volé et une fillette kidnappée.

Un Putain de Salopard, de Régis Loisel et Olivier Pont, aux éditions Rue de Sèvres

Des mystères, on passe à la violence, quand les secrets longtemps enfouis et la brutalité des hommes isolés dans ce coin sauvage rattrapent le héros et les amies qu’il s’est faites en chemin. Le début plutôt bucolique craque, les dangers sont soudain partout et chaque erreur de jugement en amène de nouveaux. Au final, on plonge dans le polar exotique, dans le thriller à mystères, dans l’aventure à l’état pur. Et on adore.

Le tome 1, Isabel, sortie en 2019, promettait beaucoup. Le tome 2, O Maneta, paru fin 2020, confirme que nous avons là une grande BD, joliment épicée, ou rien n’est laissé au hasard: peu à peu, chaque élément évoqué trouve sa place. De même côté dessin: chaque planche, chaque case, chaque geste raconte quelque chose, fait avancer l’histoire, nous en met plein les yeux.

Une très belle réussite à tous les niveaux, qui réconciliera les fans de la BD d’aventure classique et ceux qui cherchent un dessin fort et expressif.


Illustration principale © Régis Loisel / Olivier Pont / Rue de Sèvres

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