Dans ce recueil d’histoires courtes semblant sorti d’une autre époque, Tokushige Kawakatsu s’adonne à restituer tout ce qui fait la particularité des meilleurs gekigakas des années 60 et 70. Grand spécialiste du médium, ses histoires et ses planches évoquent l’âge d’or et les figures phares du genre, Shin’ichi Abe (Un Gentil garçon…) et Yoshiharu Tsuge (L’Homme sans talent, La Vis…) en proue.
On ressent particulièrement cette influence dans ses histoires sombres se parant de nombreuses hachures et d’une bichromie caractéristiques. Son graphisme prend par la suite de multiples formes et se fond dans son propos varié. Son récit d’après-guerre aux trames et au style marqués par son précédent assistanat de Sansuke Yamada (Sengo), jouxte ses watakushi manga (« bandes dessinées du moi ») et ses adaptations littéraires. Pour ses tranches de vie, il revendique des influences occidentales, comme celles de Pascal Rabaté (Ibicus, Les Petits ruisseaux…) et Manuele Fior (Cinq mille kilomètres par seconde, Celestia…), que l’on ressent notamment dans son utilisation des nuances de gris au pinceau.
Tokyo Blues de Tokushige Kawakatsu, Le lézard noir
Sortie mai 2021
Image principale : TELEPHONE, SLEEP, MUSIC © 2018 Tokushige KAWAKATSU/LEED Publishing Co., Ltd.
Traduction : Léopold Dahan