Helena sait très bien ce qu’elle veut faire de sa vie : aider son père à la ferme tant qu’il travaille encore, puis reprendre l’affaire familiale lorsqu’il prendra sa retraite. Mais les choses ne sont pas si simples pour son géniteur, qui aimerait vraiment qu’elle aille parcourir le monde, découvrir d’autres métiers avant de prendre sa décision. Ce sujet est de plus en plus sensible au sein du duo père-fille, surtout depuis qu’Helena a passé la majorité. Un jour la jeune femme tombe sur un groupe d’ados en train de jouer à la Sioule. Ils lui proposent de se prêter au jeu, et elle découvre qu’elle est naturellement douée pour ce sport. Mais la Sioule n’est pas seulement le loisir le plus populaire de la planète : c’est aussi une discipline dangereuse où tous les coups sont permis.
On se souvient de Mécanique Céleste, l’excellent one-shot survitaminé de Merwan. Plusieurs lecteurs avaient à l’époque fait le rapprochement entre cette œuvre et Lastman. La boucle est bouclée avec Banana Sioule, qui fait justement un peu penser à Mécanique Céleste. Là aussi, un sport brutal semblable à la balle au prisonnier, passionne des hordes de fans. Michaël Sanlaville s’éclate avec des scènes d’action au storyboard hyper astucieux, de jolis paysages de montagnes (il dessine très, très bien les vaches), et des personnages expressifs. Petite ombre au tableau quand même : l’héroïne Helena est souvent dessinée pour flatter le regard masculin, avec notamment des postures sexy qui laissent à penser qu’elle est dotée de très peu de vertèbres. Elle reste néanmoins un personnage à la fois attachant et puissant, qu’on a envie de voir évoluer dans le monde dangereux de la Sioule. Ce premier tome est surtout une introduction, qui nous permet de faire connaissance avec les personnages et l’univers. Mais il est particulièrement prometteur pour la suite !
Banana Sioule de Michaël Sanlaville, Glénat
Sortie mars 2022
Illustrations : © Sanlaville / Glénat