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par Thomas Mourier - le 21/10/2022
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par Thomas Mourier - le 21/10/2022

L’écrivain & dessinateur Jean Teulé est décédé à 69 ans

Véritable touche à tout, passé de la bande dessinée aux romans en passant par la télévision, l’inclassable Jean Teulé nous a quittés mardi 18 octobre suite à un arrêt cardiaque provoqué par une intoxication alimentaire après un repas dans un restaurant parisien.

Photo de Thesupermat / Creative Commons Attribution ShareAlike 3.0

Il débute à 25 ans, dans L’Écho des savanes où il publie régulièrement entre 1978 et 1982 forgeant son univers atypique avant de sortir son premier livre Bloody Mary en 1983. Très remarquée, cette adaptation d’un roman de Jean Vautrin met en avant sa technique composite et son habitude de redessiner par dessus des agrandissements, de saturer les planches de couleur et de dessiner sur des photographies. En faisant poser ses amis et re-traitant des photos comme base pour ses planches, Jean Teulé combine et tire parti des techniques de la bande dessinée, du roman photo et du roman. 

Loin des conventions  

Politique, punk, iconoclaste, ce roman de Jean Vautrin sur les banlieues des années 80 et la société française en plein boom capitaliste ouvre une vision de la littérature qui ne quittera pas Jean Teulé au fil de ses différents projets. Imageries détournées, jeux de répétitions, biffures et grattages sans oublier les couleurs saturées, cet album détonne. 

Il reçoit le Grand Prix de la critique de bande dessinée au festival d’Angoulême, prix qui sera rebaptisé par la suite Prix Bloody Mary. Trop d’honneur pour Jean Teulé ? Pas encore.

Mais il s’éloigne encore un peu de la bande dessinée en proposant son diptyque Gens de France en 1988 et Gens d’ailleurs en 1990 qui sont cette fois des romans photo intégrant du dessin. Cette fois il décroche l’Alph-Art du meilleur album français au festival d’Angoulême, ainsi qu’une mention spéciale du jury pour « contribution exceptionnelle au renouvellement du genre de la bande dessinée » en 1989. L’auteur trouve la consécration de trop et laisse de côté la bande dessinée. 

Il passera par la télévision avant de revenir à l’écriture. Il conservera cette énergie punk et ce goût pour la critique de la culture établie dans ses textes. Il écrit des biographies qui n’en sont pas, de Rainbow pour Rimbaud (1991) à Crénom, Baudelaire ! (2020) en passant par l’incroyable Je, François Villon (2006). 

Mais il garde une attention particulière à la bande dessinée à travers plusieurs de ses romans adaptés, avec à chaque fois des auteur.trice.s aux styles très différents. 

Nos pensées vont à la famille et aux proches, et aux lecteur.trice.s qui partagent leur amour pour son travail depuis quelques jours.


Visuel principal : extrait de la couverture de Bloody Mary © Jean Teulé / flblb
Photo de Thesupermat / Creative Commons Attribution ShareAlike 3.0

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